« Chacun trouve son compte » au sein de l’association Espolidarité

« Lille est une ville qui a besoin de solidarité ». C’est ce qu’affirme Louise, étudiante en deuxième année à ESPOL. Elle et son amie Margot, également en deuxième année de licence, sont les coprésidentes de ESPOLIDARITE. Agir au niveau local : tel est le pari de cette association sociale étudiante.

Espolidarité c’est comme une toile d’araignée : un fil, c’est un pôle qui la compose. Tout d’abord, il y a les trois pôles d’actions : Accompagnement, Maraude et Calais. Ensuite, il y a les pôles qui font vivre l’association. Le pôle Events va organiser des évènements pour récolter de l’argent. Le pôle Communication se charge via les réseaux sociaux de faire connaître les projets de l’association. Et au milieu de tout cela, il y a les deux coprésidentes qui organisent tout en amont : « Cet été, on planifiait les projets et on avait peur que personne ne veuille nous rejoindre. On a été surprise du monde que l’on a eu en entretien ! » L’association compte désormais 60 membres, un effectif en hausse. « Chacun trouve son compte dans les différents pôles. C’est ce qui fait la force de cette association », explique Louise.

Agir dans Lille et ses abords

C’est un principe auxquelles elles tiennent. « On nous a déjà demandé de créer un pôle humanitaire. Mais on n’a pas les compétences pour mener ce type de voyages. On tient à agir à l’échelle locale ». Le pôle Calais va sensibiliser les gens à la cause des exilés. En partenariat avec Utopia 56, l’objectif est de venir en aide aux mineurs non accompagnés ou isolés. Ils vont notamment mettre en place des activités culturelles, de l’aide au devoir, mais également collecter des denrées alimentaires. Le pôle Accompagnement travaille une fois par mois avec le foyer l’Abri. Les membres proposent ainsi des ateliers à des femmes aux divers parcours de vie et de l’aide au devoir à leurs enfants. Enfin, certains pôles peuvent s’associer selon les projets. C’est notamment le cas du pôle Maraude. Les membres se réunissent dans un appartement pour cuisiner, tandis que le pôle Communication diffuse sur les réseaux sociaux les informations pratiques de la prochaine maraude. Les participants se divisent en groupes et partent quadriller Lille afin de distribuer les repas.

Une association qui veut jouer dans la cour des grands

« On apprend sur le tas comment gérer une association. Le monde de l’administratif est complexe. » Car oui, l’argent ne tombe pas du ciel ! Espolidarité vit grâce à plusieurs ressources. Tout d’abord, l’école ESPOL verse 300 euros à toutes les associations. Ensuite, pour obtenir plus de financement pour un projet, il faut monter un dossier auprès de l’université elle-même. Un procédé très sélectif puisque toutes les associations peuvent le faire. « On ne peut pas se limiter à cela. On essaye au maximum d’être autosuffisant », précise Louise.

L’association doit alors trouver d’autres recours. Les partenariats avec la Banque Alimentaire ou le foyer l’Abri se révèlent être d’une grande utilité. Une entente qui rassure les gens et qui permet d’obtenir plus de dons de leur part. « Des friperies à Paris nous offrent des sacs de vêtements invendus et certains dentistes acceptent de nous donner des échantillons de dentifrice ainsi que des brosses à dents. » Et si les dons ne suffisent pas, l’association peut compter sur la générosité des étudiants. « Le pôle Events organise des soirées avec un prix d’entrée bas. Les étudiants peuvent donner plus s’ils le souhaitent. On a été très étonné de la générosité de certains. C’est une preuve que les gens savent à quoi va servir leur argent. »

Cette entraide à donner lieu à de très belles actions, comme Les lutins solidaires, un projet en partenariat avec l’association Les Blouses roses. « Après avoir obtenu des fonds, l’association nous ont donné une liste de jouet pour les enfants hospitalisés. On a fini par dévaliser tout le magasin Jouet Club ! »

Un duo de co-présidentes qui agit en coulisse

Espolidarité ne peut vivre sans son duo de coprésidentes. « L’an dernier, nous étions déjà dans l’association. Louise était au pôle Calais et moi au pôle Event. » Toutes les deux s’investissent durement afin de faire vivre l’association, en trouvant notamment de nouveaux partenariats. Si certains se sont soldés par des échecs « on essaye de démarcher des EPAHDS, des centres spécialisés… mais c’est compliqué d’avoir un contact », d’autres ont donné lieu à de belles initiatives « pour le don du sang, on a trouvé un accord avec la maison du sang pour qu’elle nous fournisse des navettes qui ont conduit les étudiants. Avoir facilité l’accessibilité à cette action a fait monter les inscriptions ».

Au-delà du travail, Espolidarité est devenue une façon de vivre pour ses membres : « Pour moi, avoir été dans le pôle Event a été une véritable révélation. J’aime l’idée de pouvoir rassembler des gens autour d’une cause » explique Margot. Louise n’en pense pas moins : « Avoir intégré le pôle Calais m’a fait prendre conscience que des droits fondamentaux étaient bafoués à quelques kilomètres. Ça m’a fait un électrochoc ». Depuis plusieurs mois, Margot et Louise ont vu grandir l’association, l’ont vu évoluer et n’espèrent qu’une chose : « que l’association continuera de grandir ».

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