The Apprentice : un biopic cinglant pour les élections
Alors que les Etats-Unis sont au cœur d’une période politique imprévisible, ce biopic acide d’un magnat de l’immobilier devenu président ne manque pas de susciter la controverse.
Le film met en scène l’ascension entrepreneuriale de Donald Trump avant son entrée en politique. Une ascension vers le pouvoir après avoir signé un pacte faustien avec l’avocat conservateur et entremetteur politique Roy Cohn. Son réalisateur Ali Abassi n’instruit pas de procès. Il se contente de montrer des faits.
Donald Trump : pure produit de son époque
Tous les éléments sont sous nos yeux : l’or, le drapeau américain, Ivana en petite Statue de la Liberté, Donald Trump assis sur un trône et un homme, un marionnettiste au-dessus du lot. Pourtant, le début du film ne semble pas dépeindre le 45e président des Etats-Unis.
Nous sommes dans les années 1970-1980. La révolution conservatrice dicte le cœur des Américains : les chefs d’Etat hostiles au socialisme souhaitent réduire les interventions de l’Etat dans la sphère économique et sociale. C’est dans cet environnement que Donald Trump (incarné par Sebastian Stan) devient président de la Trump Organization. Il est un jeune entrepreneur soucieux de plaire à son père Fred Trump, grand promoteur immobilier. Père et fils se retrouvent visés par une enquête du département de la Justice portant sur des soupçons de discrimination envers des aspirants locataires noirs. Trump fils décide alors de faire appel à l’expertise de Roy Cohn (incarné par Jeremy Strong), avocat chevronné aux principes acérés : attaquer, n’admettre rien et revendiquer la victoire. Des leitmotivs qui vont rythmer la transformation de son protégé. Donald Trump devient une figure de domination et de violence masculine dont les relations humaines se résument à dominer l’autre.
Une sortie à point nommée pour les élections
Il y a peu de chances que le film ait un réel impact sur le résultat de ce mercredi. Néanmoins, on peut s’interroger sur sa sortie en salle le 10 octobre dernier. L’ex-président lui-même n’a pas caché son agacement. Il est allé jusqu’à affirmer sur son réseau social Truth Social, que le film a été lancé juste avant l’élection présidentielle pour “tenter de nuire au plus grand mouvement politique de l’histoire du pays, Make America Great Again”. Une réaction qui ne surprend pas lorsque l’on a vu le film. “C’est glaçant. La mise en scène, les dialogues… On a l’impression de voir un documentaire avec toujours une couche de satire”, raconte une spectatrice surprise par la vision du film.
Rappelons les règles d’or qui lui ont été enseignées : toujours attaquer, ne rien avouer et toujours revendiquer la victoire. Des principes qui dictent sa carrière politique et qui continueront sans nul doute de le faire le 5 novembre.